Le Château La Borie en route vers plus de diversité

De retour en France après quinze ans en Californie, Raphaël Knapp a posé ses valises dans la vallée du Rhône, au Château La Borie. Son projet ? Réintroduire de la diversité et ouvrir le domaine sur le territoire.

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lanter de la lavande, des oliviers, installer des ruches… Raphaël Knapp a une idée assez précise de la manière dont il veut faire évoluer le Château La Borie, un domaine de 110 ha (dont 75 plantés en vigne et 35 ha de forêt) à Suze-la-Rousse (Drôme). Cet ancien importateur de vin a racheté le château à la famille Margnat, il y a trois ans, à la veille des vendanges 2018. Une plongée immédiate dans le grand bain.

Pour commencer l’évolution vers une exploitation qu’il souhaite plus « naturelle », son premier pas a été de commencer une conversion des vignes en bio dès 2019. Avec déjà quelques résultats liés à la suppression des herbicides : la flore s’est rediversifiée, les carences en fer ont disparu.

Nous essayons d’aller vers le moins d’interventions possible, mais nous voulons aussi des vignes saines. Car si on peut toujours faire du mauvais vin avec un bon raisin, il est plus difficile de faire du bon vin avec du mauvais raisin, plaisante le nouveau vigneron.

Avec un objectif ambitieux mais gardant les pieds sur terre, il a mis en place "des garde-fous" (un cabinet conseil et un œnologue) et peut compter sur son équipe de cinq salariés.

3 ha de cépages blancs

Petit à petit, Raphaël Knapp trace son chemin vers ses objectifs. De son ancien métier d’importateur de vin, il a conservé un goût pour le vin blanc et souhaitait en produire. Il a donc planté 1 ha et surgreffé 1 ha ce printemps. Un autre hectare devrait être planté l’an prochain. Au total, le domaine cultivera pas moins de sept cépages blancs : marsanne, roussanne, grenache blanc, bourboulenc, mais aussi viognier, rolle, clairette.

Plantation de cépage blanc
Surgreffe de piquepoul
Une richesse qui aidera à diversifier la gamme des vins auparavant très centrée sur le côtes-du-rhône et le côtes-du-rhône-villages. Déjà, Raphaël Knapp a élaboré une cuvée 100 % cinsault, commercialisé en vin de France, et a relooké l’étiquette d’un rosé IGP.

Grève, gilets jaunes et pandémie

Le domaine commercialise entre 250 000 et 300 000 bouteilles par an, vendues entre 8,50 et 15 euros. Avec un gros marché sur Paris et ses restaurants. Autant dire que le contexte n'a pas été particulièrement facile ces trois dernières années, avec les grèves, les gilets jaunes, les confinements… et pour finir, le gel.

Nous verrons à la vendange, mais nous pensons avoir subi 60 à 70 % de perte de rendement cette année à cause du gel, indique le vigneron.

Économiquement, les choses vont peut-être s’équilibrer malgré tout, le domaine ayant souscrit une assurance. La petite récolte prévue cette année viendra régulariser des stocks.

Raphaël Knapp explique:

Nous avons beaucoup mis en bouteille dès 2018, car nous souhaitons valoriser au mieux nos vins. Mais commercialement, les choses prennent du temps, notamment à l’export.

En attendant l’ouverture de nouveaux marchés, en cours, Raphaël, sa famille et son équipe ont entrepris d’ouvrir le château au territoire. Un concert de musique classique, déprogrammé avant la pandémie, a pu avoir lieu en ce début d’été.

L’œnotourisme fait partie des projets, pour mettre en valeur ce site et ce bâti patrimonial. Pourquoi pas, un jour, organiser des séminaires avec son épouse, psychothérapeute ou inviter des artistes en résidence... 

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